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De Les Mots de l'agronomie
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'''<big><center>Les substitutions de plantes cultivées : le cas du maïs</center></big>'''
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<center>(Haudricourt et Hédin, 1943)</center>
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'''<big><center>Esseiglage, esseigler</center></big>'''
  
  
« (...) Voici comment le Maïs américain s'est substitué à d'autres Céréales en Europe.
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Ce mot, disparu de l’usage, n’était peut-être employé que dans certaines régions. Et la réalité qu’il décrit, la lutte contre le seigle, [[adventice]] du blé, ne concerne plus guère les agriculteurs aujourd’hui. Reste que la description qu’en donne un auteur oublié du début du XIXe siècle et la façon dont il en analyse la pratique, sont exemplaires. C’est la raison pour laquelle nous le reproduisons ici.
  
Le 5 novembre 1492, deux compagnons de Christophe Colomb, ayant abordé à Cuba, revinrent au navire avec des épis de Maïs. C'est sous le nom Arawak que cette plante est encore actuellement connue : Maïs vient de ''Mahits, maritchi''. Elle se répandit dans le bassin méditerranéen, où elle porte des noms qui montrent bien qu'elle n'est pas indigène : blé de Turquie, blé arabe, en grec, blé égyptien, en turc. En turc, le Maïs a également un sobriquet, ''Kukuru'', qui a donné le nom du Maïs en Europe centrale et orientale. Mais le plus souvent le Maïs est considéré comme une variété de Sorgho. C'est le cas en arabe, en persan et dans les langues hindoues. En portugais, le Maïs a pris le nom de Millet : ''Milho''. C'est sous une dénomination dérivée du portugais qu'il s'est répandu sur les côtes occidentales et méridionales de l'Afrique. En Afrique du Sud, il s'appelle encore : ''mielie''. En Afrique orientale, il est venu par l'Asie (''hindi'' en swaheli).
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|« Esseiglage.
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Au commencement de Juin<ref>dans le département de l’Oise</ref>, il faut esseigler les blés purs, c'est-à-dire, en arracher le seigle qui y pousse malgré toutes les précautions possibles. Il faut éviter deux inconvéniens, l’un d'esseigler trop tôt, l'autre d'esseigler trop tard ; dans le premier cas, il repousse du seigle après l'opération faite, et il faut la recommencer quinze jours après, ce qui foule de nouveau le blé ; ou bien il faut laisser le seigle, ce qui suffit pour gâter le blé destiné à faire de belle semence : dans le second cas, le blé est si haut et si épais, qu'on casse le tuyau, en y marchant, et qu'on y fait un grand dommage. Il faut donc savoir prendre un juste milieu entre ces deux inconvéniens. On choisira un beau soleil pour esseigler, afin de mieux distinguer les épis, et on ne partira qu'après la rosée, si on ne veut pas s'exposer à être tout mouillé et à gâter davantage le blé, qui étant plus faible, se courbe plus facilement. Pour ne pas laisser du tout de seigle et moins gâter le blé, on ferait bien de prendre plusieurs hommes, qu'on placerait dans la pièce à égale distance, et qui auraient ordre de marcher droit et toujours sur la même ligne, pas plus vite l'un que l'autre, et de ne laisser aucun épi entre-deux. Afin de s'assurer si l'opération est bien faite, le maître doit aller avec eux et traverser sans cesse, derrière eux, le blé qu'ils auront esseiglé, pour arracher les épis qui leur auraient échappé, et réprimander ceux qui seront moins attentifs. Un moyen de bien voir s'il n'y a pas de seigle d'oublié, est de se baisser, de tems en tems, jusqu'à la superficie du blé, pour examiner s'il n'y a pas quelques épis de seigle qui dominent. »<br/>
  
Le principal résultat de l'introduction du Maïs a été le recul des Millets. En Europe il a occupé la zone du Panis (''Setaria italica'').
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([[A pour personne citée dans les annexes::Chrestien de Lihus]], 1804. ''Principes d’agriculture et d’économie, appliqués, mois par mois, à toutes les opérations du cultivateur dans les pays de grande culture''. Paris, An XII : 126-128. [http://openlibrary.org/books/OL20523273M/Principes_d’agriculture_et_d’économie_appliqués_mois_par_mois_à_toutes_les_opérations_du_... Texte intégral] sur Openlibrary.org).
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Les formes antillaises ont été les premières répandues en Europe et sont à l'origine de nos variétés actuelles. Ailleurs on trouve le Maïs vêtu à grandes glumes et à épi bisexué. Le premier dessin chinois du Maïs, publié par Li che-tchen dans le Pen tsao kang mou, 1590, représente un « pod-corn », un Maïs vêtu à épi terminal bisexué. Une telle forme a été décrite par Gaspard Bauhin en 1623, comme étant africaine. En fait, ce Maïs est surtout répandu en Amérique du Sud ; les Espagnols ont pénétré au Paraguay dès 1527 (fondation d'Asuncion en 1535) et ont pu le propager ensuite jusqu’en Afrique. (...) »
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==Notes de l'auteur==
  
([[A pour personne citée dans les annexes::André-Georges Haudricourt|Haudricourt]] et Hédin, 1943. ''L'Homme et les plantes cultivées'', Paris, Gallimard, 1943 : 191-195 et Paris, Métailié, 1987 : 222-223. [http://books.google.fr/books?id=XRqI50zOW_cC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false Texte partiellement accessible] sur Google livres).
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<references/>
 
 
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Version du 7 juillet 2011 à 09:33

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Cette annexe se rapporte à l'article Adventice.
Esseiglage, esseigler


Ce mot, disparu de l’usage, n’était peut-être employé que dans certaines régions. Et la réalité qu’il décrit, la lutte contre le seigle, adventice du blé, ne concerne plus guère les agriculteurs aujourd’hui. Reste que la description qu’en donne un auteur oublié du début du XIXe siècle et la façon dont il en analyse la pratique, sont exemplaires. C’est la raison pour laquelle nous le reproduisons ici.

« Esseiglage.

Au commencement de Juin[1], il faut esseigler les blés purs, c'est-à-dire, en arracher le seigle qui y pousse malgré toutes les précautions possibles. Il faut éviter deux inconvéniens, l’un d'esseigler trop tôt, l'autre d'esseigler trop tard ; dans le premier cas, il repousse du seigle après l'opération faite, et il faut la recommencer quinze jours après, ce qui foule de nouveau le blé ; ou bien il faut laisser le seigle, ce qui suffit pour gâter le blé destiné à faire de belle semence : dans le second cas, le blé est si haut et si épais, qu'on casse le tuyau, en y marchant, et qu'on y fait un grand dommage. Il faut donc savoir prendre un juste milieu entre ces deux inconvéniens. On choisira un beau soleil pour esseigler, afin de mieux distinguer les épis, et on ne partira qu'après la rosée, si on ne veut pas s'exposer à être tout mouillé et à gâter davantage le blé, qui étant plus faible, se courbe plus facilement. Pour ne pas laisser du tout de seigle et moins gâter le blé, on ferait bien de prendre plusieurs hommes, qu'on placerait dans la pièce à égale distance, et qui auraient ordre de marcher droit et toujours sur la même ligne, pas plus vite l'un que l'autre, et de ne laisser aucun épi entre-deux. Afin de s'assurer si l'opération est bien faite, le maître doit aller avec eux et traverser sans cesse, derrière eux, le blé qu'ils auront esseiglé, pour arracher les épis qui leur auraient échappé, et réprimander ceux qui seront moins attentifs. Un moyen de bien voir s'il n'y a pas de seigle d'oublié, est de se baisser, de tems en tems, jusqu'à la superficie du blé, pour examiner s'il n'y a pas quelques épis de seigle qui dominent. »

(Chrestien de Lihus, 1804. Principes d’agriculture et d’économie, appliqués, mois par mois, à toutes les opérations du cultivateur dans les pays de grande culture. Paris, An XII : 126-128. Texte intégral sur Openlibrary.org).

Notes de l'auteur

  1. dans le département de l’Oise