Jours disponibles pour les travaux des champs - Annexe 1

De Les Mots de l'agronomie
Date de mise en ligne
10 octobre 2020
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Cette annexe se rapporte à l'article Jours disponibles pour les travaux des champs.

La prévision du travail dans l'exploitation

Extraits des pages 273 à 284 (début de la 2de partie) de l’ouvrage de Gerhard Kreher,
Leistungszahlen für Arbeitsvoranschläge und des Arbeitsvoranschlag im Bauernhof
(2de édition non modifiée), Stuttgart, 1955, 361 p.
Traduction par Marie-Odile Grandgirard et Alexander Wezel

Introduction

Pour les exploitations agricoles, on ne disposait pas jusque là d'assez de données concernant le travail. (…) On ne peut arguer vraiment d'un manque d'intérêt, car avec la diminution du nombre des travailleurs et la hausse des salaires, ces questions sont devenues de plus en plus actuelles, et, à présent, doivent être traitées. Combien de fois avons-nous entendu des exploitants se plaindre : « Je ne trouve plus d'ouvriers agricoles. Que dois-je faire ? Dois-je réduire mes cultures de plantes sarclées et mes cultures intermédiaires ainsi que mon cheptel, ou puis-je maintenir la taille de mon exploitation en acquérant des machines ? » Ces questions montrent qu'il n'y a pas un désintérêt pour la planification du travail. L'absence de telles planifications est due au manque de méthodes existantes. (…)

L'Institut agricole de Bad-Kreuznach a créé, dans les années 1940, un processus rapide qui a pris en compte, outre le nombre de travailleurs permanents, le personnel auxiliaire embauché pour les deux principales périodes de pointe (entretien et récolte des plantes sarclées [1]. Vu les bons résultats obtenus grâce à cette méthode, il a fallu développer un système de prévision du travail qui concerne non seulement les deux périodes de pointe les plus importantes, mais aussi toutes les charges de travail réparties pendant l'année, donc les pointes et les creux de travail. On peut se référer aux expériences des plus anciens exploitants qui ont été largement développées par Gebhard [2]. Dans cette méthode, on est parti des normes souvent évoquées dans les documents pour les travaux, soins et récoltes des grains ainsi que l'entretien du cheptel et on a calculé le temps disponible pour ces travaux tout au long de l'année, d'où ce nom "méthode des périodes de temps disponibles" [Zeitspannenverfahren].

(…)

Avec les prévisions de travail décrites ici, le déroulement du travail dans l'exploitation ne prend plus des proportions floues, pas très bien définies, mais apparaît clairement et est très accessible sur le tableau. Ces prévisions offrent plusieurs possibilités à l'exploitant et au conseiller :

  1. On peut prévoir à l'avance les effets sur le travail de chaque modification de la structure et de la gestion de l'exploitation.
  2. On peut calculer à l'avance les conséquences logiques de chaque modification du nombre d'employés dans l'organisation de l'exploitation.
  3. Un travail de planification exact permet, pour un bon rendement du travail, une utilisation optimale des personnes et machines disponibles.
  4. L'effet de l’achat de chaque machine sur la gestion du travail de l'exploitation ressort nettement de ces prévisions.

L'importance de la prévision des travaux est donc ainsi clairement démontrée. Pour élaborer la méthode, comme on l'a déjà souligné, il faut en premier lieu définir les durées de l'ensemble des travaux agricoles. Le climat n'a pas d'influence sur l'exécution des travaux à l'intérieur (travaux domestiques et soins des animaux). L'organisation de ceux-ci peut donc se faire entièrement en fonction des besoins physiologiques des hommes et des animaux. La détermination des temps disponibles doit donc se limiter aux travaux des champs.

De quelle période de temps dispose-t-on pour l'ensemble des travaux agricoles ?

L'agronomie utilise la notion de "période de végétation" pour désigner la partie de l'année où les plantes trouvent les conditions climatiques favorables à leur croissance. En parallèle dans l'organisation du travail il y a la notion de" périodes de temps disponibles pour les travaux des champs," [Feldarbeitzeitspanne] c'est-à-dire celles favorables à leur exécution. Ces deux notions ne coïncident pas. Le début et la fin de la période de végétation sont déterminés par les températures de l'air nécessaires à la croissance des plantes. La date des travaux des champs par contre est déterminée par l'état des sols, car les premiers travaux au printemps aussi bien que les derniers en automne sont le labour et la préparation du sol. Les travaux des champs au printemps commencent dès que le sol est assez sec, ceux d'automne sont arrêtés par l'arrivée du gel. Il y a toutefois quelques exceptions à cette règle. On peut ainsi faire en hiver certains travaux (conduite du fumier, épandage d’engrais, semis du trèfle), même en cas de gelée. Par contre, on ne peut travailler le sol de façon sûre en dehors de la période disponible. Il faut donc procéder aux travaux des champs, à quelques exceptions près, pendant ce laps de temps. Si cette période est grande, l'agriculteur n'a besoin que de relativement peu de personnel et de matériel de traction et de machines, c'est l'inverse si cette période est petite. La période disponible pour les travaux des champs est donc aussi importante pour la gestion des entreprises que la période de végétation pour l’agriculture. Nous avons donc établi ci-dessous ces périodes pour les différentes parties du territoire fédéral.

Il faut considérer le début des semis des cultures d'été comme le début de la période, car c'est alors que l'on met en route vraiment les travaux des champs. Le nivellement ou le hersage du terrain cultivé, préalablement ressuyé, a lieu 1 ou 2 jours avant le semis et ne demande que peu de force de traction. Le labour au printemps ne doit pas commencer plus tôt que le semis, car un labour en conditions humides nuit beaucoup à l'état du sol et cause une sérieuse réduction du rendement. On peut obtenir la date des semis d'été en consultant les livres d'exploitations agricoles bien gérées, car celles-ci ne manquent pas la date la plus précoce pour le début des semis d'été. Sur 70 exploitations réparties sur tout le territoire fédéral, nous avons enquêté pendant environ 10 ans sur les dates de début des travaux pour obtenir le début des travaux des champs dans les zones les plus différentes possibles.

La fin des travaux dans les champs en automne est marquée par le labour pour les céréales d'été et les betteraves. La fin est déterminée par l'apparition des périodes de gels hivernaux. On ne peut déduire cette date qu’à partir d’enregistrements quotidiens des températures, car le labour peut aussi cesser avant l'arrivée de fortes gelées, quand l'exploitation dispose de forts moyens de traction. Connaissant la sensibilité du labour au gel, cette possibilité peut être définie à partir des mesures de température. Le labour doit être interrompu lors de gelées persistantes dépassant -5°C. En l'absence de données sur le gel dans les journaux des exploitations, on se reporte à celles des stations météorologiques. Nous avons repéré les années de l'apparition la plus précoce de ces gelées ainsi que, dans les zones montagneuses, de la plus précoce couche de neige persistante, dans les données quotidiennes enregistrées sur une période de 12 à 15 ans dans les exploitations ainsi que les observations météorologiques du service de la météo allemand sur 65 ans. Faire une moyenne à partir de ces données n'a guère de sens, car cela importe peu pour la planification du travail. En moyenne, il y a 50 % des données au dessus et 50% en dessous. Cela signifie que l'hiver arrive plus tôt un an sur deux à peu près. Pour éviter d’être pris à l’improviste, nous avons établi des dates avec 97% de sécurité. Sur 100 ans, l'hiver est arrivé trois fois avant ces dates, ce qui n'a pas permis d'achever les travaux avant l'hiver. Cet inconvénient n'apparaît que tous les 33 ans. Il faut ajouter que des données avec 75 et 97% de sécurité correspondent seulement à un jour de différence dans la plupart des exploitations, car les périodes de gel apparaissent souvent à la mi-décembre. Toutefois, il arrive que de plus fortes et plus courtes périodes de gel, qui empêchent temporairement le labour, interviennent entre temps, bien avant les dates établies pour la fin des travaux,. Ainsi, en 1933, on a interrompu le labour en Allemagne septentrionale des premiers jours de décembre jusqu'en janvier. En janvier, on a pu cependant labourer quelques jours d'affilée. En 1943 aussi, il y a eu une très longue interruption début décembre (du 5 au 20.12) après laquelle on a pu labourer quelques jours d'affilée en janvier. On peut négliger ces périodes de gelées précoces lorsque l'on détermine la date de fin des travaux puisqu'elles sont en général suivies d'un redoux.

Les périodes favorables aux travaux des champs données ci-dessous s'étendent du début des semis jusqu'à la fin des travaux traitée ci-dessus. Je donne la date moyenne pour le début des semis (suivie de l'écart possible correspondant), car c'est, en moyenne, à cette date que débutent le plus souvent les travaux d’implantation des cultures si bien que cette date doit être connue dans toute exploitation. Je parlerai plus tard des raccourcissements possibles de la période favorable aux travaux des champs du fait du retard des semis. La République Fédérale Allemande sera divisée en différentes zones suivant les dates de travaux établies

((Périodes favorables aux travaux des champs pour les 8 zones climatiques allemandes définies)).

(…) La durée de la période favorable aux travaux des champs sera indiquée en jours ouvrables, ce qui permettra de faire ressortir numériquement les différences d'une zone à l'autre. Le tableau suivant présente en premier lieu le nombre de jours de la moyenne du début des semis et ensuite celui des semis les plus précoces et les plus tardifs, pour pouvoir déterminer les variations des durées possible des travaux des champs.

Les 8 zones climatiques pour les prévisions de travail d'après la méthode des périodes disponibles pour les travaux agricoles.

(...)

Dans les différentes zones, on dispose en moyenne de 258 à 274 jours pour les travaux des champs. Seule les zones préalpines se distinguent fortement par l'arrivée précoce de l'hiver. Les variations annuelles autour de la moyenne sont de 8%. Nous estimons donc à 16%, soit 44 jours, la différence entre les plus longues et les plus courtes périodes disponibles pour les travaux des champs dans une même zone. Cette grande différence est très inconfortable pour la planification du travail, car elle entraîne des variations considérables dans les besoins en main d'œuvre, force de traction et machines. On ne sait jamais non plus à l’avance comment se présentera l'année pour les travaux agricoles .Il y a aussi le problème de savoir quels types de travaux seront le plus touchés par les différences. Car on ne peut supposer que les différents travaux seront toujours également influencés.

Il faut d'abord répondre à la question : quelle durée de la période de travaux des champs choisir pour planifier l'organisation du travail ? J’ai déjà mentionné que l'on observait, une année sur deux, des valeurs supérieures ou inférieures à la moyenne. S'appuyer sur les valeurs minimales pour les calculs relatifs à l'organisation du travail apporterait une sécurité de 100%, afin que la main d'œuvre disponible soit suffisante, même lors du printemps le plus tardif, pour finir à temps les travaux des champs. Mais ce serait trop onéreux de mettre à disposition cette main d'œuvre chaque année. Par expérience, on considère que 80% de sécurité est suffisant pour l'exécution de tous les travaux des champs en temps utile. Cela veut dire que l’on prend comme durée de la période de travaux des champs la plus courte de 80% des années. On ne tient pas compte des 20% d'années restantes avec des périodes encore inférieures. Ces années là, on peut pallier les conditions météorologiques encore plus défavorables.par un allongement du temps de travail, du personnel supplémentaire ou encore des primes de rendement. Ces années là sont caractérisées par un labour de printemps très tardif ou une récolte tardive du seigle. Dans le premier cas, le labour, les soins et la récolte sont effectués jusqu'au début de la récolte du seigle ; dans le deuxième, par contre, tous les travaux à partir de la récolte du seigle sont plus condensés. Si l'on n'arrive pas à compenser l'écart de temps ces années-là, les travaux préalables empêchent toujours de commencer à temps la phase suivante des travaux. Tout retard perturbe ainsi l'ensemble du déroulement des travaux jusqu'à ce que l'on réussisse à terminer à temps une des phases des travaux. Ce retard entraîne des rendements inférieurs, des pertes dues au gel dans la récolte des plantes sarclées et une préparation incomplète des sillons avant l'hiver. Il faut donc prendre tout cela en compte pour le choix du niveau de sécurité.

Afin d'obtenir une sécurité de 80%, non seulement pour l'ensemble des travaux de l'année, mais aussi pour tenir compte des éventuels retards pendant l'année, on partage les travaux annuels en deux parties :

  • a) Début des semis d'été –début de la récolte du seigle
  • b) Début de la récolte du seigle – début des gelées.

Ces périodes définies par le climat ne dépendent que très peu de l'exploitant, de sorte que l'on peut les établir objectivement pour toutes les zones. J’indique les durées avec une précision de 80% (cf les chiffres ci-dessous). Ce nombre de jours est à partager entre les différents travaux à l'intérieur des deux périodes définies et ce, en fonction de la longueur des durées moyennes des différents travaux sur lesquelles je reviendrai plus tard.

(...)

Le nombre de jours des deux périodes définies a un rapport égal dans toutes les zones, sauf dans les Préalpes. Les gelées précoces dans cette zone causent l'inversion de ce rapport ainsi que la forte diminution des jours calendaires disponibles [verfügbare Kalendartage].

Maintenant que la place et la longueur de la période favorable aux travaux des champs sont établies, il faut calculer les jours disponibles pour les travaux des champs [verfügbaren Feldarbeitstage] dans cette période, car l'on ne dispose que de ceux-ci pour accomplir les travaux des champs sensibles aux conditions météorologiques. La pluie, la neige et les gelées empêchent chaque année d'utiliser un nombre variable d’une année sur l’autre de jours de mauvais temps, pour réaliser les travaux des champs. Ce qui complique encore la situation, c'est que la sensibilité des travaux aux conditions météorologiques et à l'état des sols qui en résulte n'est pas uniforme. On peut classer la sensibilité des travaux des champs à la météo en trois groupes :

  1. Labour
  2. Travaux d’entretien (par exemple sarclage)
  3. Implantation des cultures et récolte

Du groupe 1 à 3, la sensibilité aux conditions atmosphériques ne cesse de croître. Il y a également des différences à l'intérieur des groupes (surtout en ce qui concerne le groupe 3). Il est donc nécessaire de préciser le calcul des jours disponibles pour les travaux des champs [verfügbaren Feldarbeitstage] pour chacun des différents groupes de travaux. C'est pourquoi les prévisions concernant le travail doivent s'appuyer uniquement sur les données présentant une sécurité de 80% qui ont été obtenues pour les principaux types de travaux. On se sert pour ce faire des registres contenant les données météorologiques. Les exploitations étudiées présentent surtout des sols limoneux, de sorte que pour les exploitations à sol argileux, on dispose de moins de jours pour les travaux, alors que pour celles à sol sableux on en dispose d'un peu plus.

Pour obtenir les jours disponibles pour les travaux des champs, on détermine une sensibilité donnée aux conditions météo selon les différents travaux. Les données numériques ne sont toutefois que des valeurs approchées, car il faut tenir compte de l'influence du type de sol, de l'humidité du sol, de la chaleur, du vent et de la durée de la nébulosité au moment des précipitations. Une pluie sur un sol à peine ressuyé, au printemps ou pendant des jours d'automne frais et humides, empêche davantage les travaux des champs qu'une pluie par des journées estivales. Il faut aussi considérer qu'il existe des petites différences entre l'utilisation d'un cheval ou d'un tracteur : on peut pratiquer plus longtemps le labour avec une humidité du sol croissante, avec un attelage qu'avec un tracteur et il y a aussi des différences suivant le stade de maturité.

En temps normal, on cesse de labourer avec une pluviosité de 10 mm par jour. L'interruption ne dure qu'une demi-journée dans le cas de pluviosité légèrement supérieure, rarement plus d'une journée pour une pluviosité plus forte. Bien que le labour sous une couche de neige ne soit pas très favorable aux bactéries du sol, on continue souvent à labourer avec une couche de neige de 5 cm. La neige interrompt souvent le labour en automne pendant quelques jours, mais le début de la trêve de l'hiver n'est pas due aux chutes de neige, mais aux fortes gelées. L'intensité des gelées qui arrêtent le labour n'est pas constante, mais varie avec l'humidité et la température du sol ainsi que le nombre de jours de gel. Ce qui est déterminant, c'est la température du sol. Mais comme, en général, on ne la connaît pas, alors que l'on dispose de la température de l'air (à 2 m de haut), on doit déduire la température du sol de celle de l'air. Ainsi le 10 novembre 1943, en Silésie, par une température de moins 6°, le champ n'avait pas encore gelé, alors que la même température, après un plus fort refroidissement du sol, a entrainé un arrêt du labour. D'après de multiples observations, des températures de l'air inférieures à moins 5° exigent l'interruption du labour à partir de fin novembre. On peut poursuivre le labour comme avant, quelques jours après la fin des gelées. Plus on avance dans l'hiver, plus les pauses après les précipitations et les gelées doivent s'allonger, car le séchage et le dégel .du sol sont plus longs. Pour le travail du sol et la récolte, on observe les conséquences suivantes : on n'interrompt pas le semis pour des pluies jusqu'à 3 mm [par jour]. A 4 mm déjà, on fait une pause d'une demi-journée. Pour les gelées nocturnes inférieures à -3°, on poursuit les semis, alors qu'on les interrompt, le matin, dès que l'on dépasse cette limite. Il en est sensiblement de même pour la plantation des pommes de terre. La collecte du foin (fanage et rentrée) cesse dès l'apparition de précipitations d'1/2 mm. On interrompt la coupe des céréales pour des pluies de ½ à 1 mm ou en cas de forte rosée. Après la pluie, les céréales sèchent beaucoup plus vite sur pied qu'en bottes, de sorte que, même en cas de plus fortes pluies, il suffit de 3 heures pour le séchage (par temps favorable) pour que l'on puisse reprendre la coupe avec la moissonneuse-lieuse ou la moissonneuse-lieuse-batteuse. On peut engranger la moisson avec une pluviosité allant jusqu'à 2mm, s'il ne s'agit ni d'avoine ni d'orge destinée à la production de bière. La rosée n'empêche pas d'engranger. Pour les pluies de 10 mm, on interrompt le processus pendant 24h. On interrompt le battage des moyettes en cas de pluies de ½ à 1 mm ou de rosée. Le temps de séchage est un peu plus long dans ce cas que lors d'un engrangement. La récolte des plantes sarclées est la moins sensible aux conditions météorologiques. On peut continuer l'arrachage après des journées de pluies de 10 mm. La neige et le gel ont une plus grande influence sur la récolte des plantes sarclées. Un tubercule de pomme de terre à l'air libre gèle à -3°, celui protégé à -5°, par contre les betteraves à l'air libre gèlent à -6°. La récolte des betteraves à sucre (arrachage manuel ou mécanique) présente la même sensibilité au gel du sol que le labour. Un peu de neige n'empêche pas l'arrachage à la bêche à dent, alors qu'il faut l'interrompre pour éviter de scarifier les plantes faute de ne pas bien voir leurs surfaces de coupe

Le degré de mécanisation influe aussi sur le nombre de jours disponibles pour les travaux des champs. Le nombre de jours où l'on peut utiliser les machines est en général d'autant plus réduit que la proportion du travail exécutée mécaniquement est forte. Il y a plus de jours disponibles pour le semis et le fauchage manuel que pour les mêmes opérations effectuées mécaniquement. C'est donc pour les travaux exécutés manuellement que l'on dispose du maximum de jours disponibles. La mécanisation totale entraîne par contre un minimum de jours disponibles .Ceci est très clair pour la récolte des plantes sarclées. Il faut donc prendre en considération l'utilisation des machines.

Ce travail calcule les jours disponibles pour chaque étape de travaux des champs en fonction du degré moyen de mécanisation actuel. Il ne peut en être autrement pour une estimation reposant sur les données relevées dans les registres des exploitations. Pour la préparation du sol, les soins et la récolte, on utilise les machines suivantes sur les exploitations :

  • Implantation des cultures : semoir en ligne, outil multitâches
  • Entretien : sarcleuse, outil multitâches,
  • Récolte des céréales : Lieuse.
  • Récolte des pommes de terre : arracheuse mécanique, ou arracheuse-groupeuse simple.
  • Récolte des betteraves : arracheuse à betteraves avec dispositif de nettoyage, souleveuse à betteraves.

Des observations portant sur plus d’années seront nécessaires pour savoir dans quelle mesure le nombre de jours disponibles pour les travaux est influencé par une mécanisation plus poussée, par exemple en cas d'utilisation d'arracheuse-groupeuse pour la récolte des plantes sarclées. Le tableau 1 indique le nombre de jours disponibles pour les travaux par jour calendaire (y compris les dimanches) pour les travaux les plus importants du printemps à l'automne. Ces données permettent de tenir compte de manière satisfaisante aussi des différentes influences des conditions atmosphériques pendant l'année agricole. Dans 20% des années seulement, on risque d'être confronté à un nombre un peu plus élevé de jours de mauvais temps qui pourront être pris en compte par l'exploitant à l'aide de mesures spécifiques. Dans 79% des cas, le nombre de jours de mauvais temps est par contre inférieur à celui estimé.

On peut clore ainsi le chapitre concernant les périodes et les jours disponibles de l'année agricole. Nous allons étudier à présent comment se répartissent ces valeurs selon les exploitations.

Tableau 1 (extraits)
Nombre de jours disponibles pour les travaux des champs par jour calendaire (avec une sécurité de 80%)
((= proportion de jours disponibles sur chaque période))
NdT : Nous avons adapté la nomenclature des zones géographiques
Période Semis de printemps
Soins aux cultures sarclées, récolte du foin
Récolte grains précoces (colza, orge)
Récolte grains tardifs
Récolte des pommes de terre (- 15.10)
Récolte des betteraves sucrières (16.10 - 15.11)
Travaux de fin d’automne (16.11 - 15.12)
Labour Labour Soins Foin Labour Rentrée des récoltes Labour Rentrée des récoltes Labour Arrachage Labour Arrachage Labour Débardage
Rhénanie (plaine) 0.73 0.80 0.76 0.47 0.84 0.36 0.84 0.52 0.83 0.76 0.80 0.74 0.74 0.80
Westphalie (plaine) 0.73 0.80 0.76 0.47 0.84 0.36 0.84 0.52 0.83 0.76 0.78 0.74 0.60 0.80
Schleswig-Holstein (plaine) 0.69 0.77 0.72 0.47 0.84 0.45 0.84 0.42 0.82 0.73 0.74 0.71 0.60 0.80
Basse Saxe (plaine) 0.71 0.80 0.76 0.47 0.84 0.40 0.84 0.45 0.82 0.71 0.77 0.69 0.60 0.80
Zones hautes du centre (Hunsrück, Taunus) 0.62 0.77 0.72 0.47 0.84 0.42 0.84 0.47 0.81 0.71 0.74 0.69 0.60 0.79
Rhin supérieur, Neckar, Main 0.68 0.73 0.68 0.48 0.77 0.38 0.81 0.50 0.81 0.73 0.76 0.71 0.60 0.80
Bavière, Hohenlohe, Souabe 0.68 0.73 0.68 0.48 0.77 0.38 0.81 0.50 0.81 0.73 0.76 0.71 0.60 0.80
Avant-pays alpin, collines du sud (jusqu’à 700 m d’altitude) 0.62 0.73 0.68 0.48 0.77 0.38 0.81 0.45 0.81 0.73 0.76 0.71 0.60 0.80
  1. Preuschen und Lampe, Der Arbeits voranschlag im landwirtschaftlichen Betrieb. Landbuchverlag, Hannover, 1946.
  2. Gebhard, H. Der Arbeitsausgleich in der Landwirtschaft unter besonderer erücksichtigung der Maschinenverwendung und der Betriebsgrösse. Diss. Königsberg 1928.
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